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«La magdalena» de Marcel Proust según nuestras alumnas

Nuestras alumnas han reinterpretado la magdalena de Marcel Proust en el curso de Christian Ubago.  Después de unas fiestas navideñas atípicas en estos tiempos confusos y desconcertantes, más que nunca necesitamos puntos de referencia.

Por eso el trabajo de la memoria resulta fundamental: para permitir el paso del tiempo de nuestro pasado hacia este futuro incierto.

Del mismo modo que Marcel Proust, que a través de su famoso texto nos relata un recuerdo preciso del narrador, a merced del sabor de un trozo de magdalena mezclado a un poquito de té, estudiantes de la Alianza Francesa han querido escribir sus propias “magdalenas”.

Estas nos demuestran la potencia de los sentidos en el mecanismo de las remembranzas de nuestra vida. Un olor, sabor, color, unas notas de música contienen para siempre, como dice Proust, el inmenso edificio del recuerdo.

Ma Madeleine, par Cristina Romero

Je n’ai jamais aimé le lait. Son odeur me donne la nausée

Quand j’étais petite, ma mère m’emmenait à la maternelle chaque matin.

Là, les nonnes préparaient le petit-déjeuner sur une grande table en bois pleine d’enfants en pleurs parce que leur maman étaient parties au travail.

L’endroit sentait le lait et le pain était beurré. Je pleurais tous les jours parce que je ne voulais pas boire ma tasse de lait ou manger du pain. Je détestais ce moment et cette odeur pénétrante.

Mon souvenir s’arrête là et un jour arrive où nous allons avec l’école visiter une fabrique de chocolat. Je n’aurais jamais pensé que je ressentirais à nouveau cette odeur horrible avec le simple fait d’aller voir comment on fait du chocolat.

En entrant par les portes de la première partie de l’usine, où se trouvent d’énormes machines qui font bouillir le lait pour un peu plus tard commencer le processus de fabrication d’une des choses les plus savoureuses du monde comme le chocolat, j’ai ressenti comment mon esprit s’était tout à coup envolé vers cette table pleine de tasses de lait, malodorant pour moi, que nous avaient versé les nonnes de mon enfance.

Nuestras alumnas han recreado la magdalena de marcel proust

Ma Madeleine, par Elena Salguero

Dès ma petite enfance, j’ai toujours eu un sens olfactif très développé. À l’époque je n’arrivais pas à en être tellement consciente, mais j’adorais déjà les odeurs des savons et des parfums, même si je n’avais pas encore l’âge pour les utiliser.

À 15 ans, je suis allée faire un séjour linguistique en Angleterre, je prenais des cours d’anglais et séjournais dans une famille anglaise. Un jour, les professeurs nous ont amenés faire un tour dans la ville de Brighton et cela a été comme ça, par hasard, que j’ai découvert The Body Shop. Evidemment les odeurs qui sortaient du magasin m’ont hypnotisée et j’y suis entrée. Je me suis régalée ! Il n’y avait pas trop de choix à cette époque-là, néanmoins j’ai acheté quelques produits parfumés.

C’est bizarre, mais, malheureusement, je n’ai jamais eu de souvenirs précis par rapport aux endroits que j’ai visités. Cependant, je me suis toujours rappelée assez bien des gens que j’ai rencontrés, c’est-à-dire, les membres de la famille qui m’ont accueillie, les professeurs et les copines du cours avec lesquelles je m’entendais bien. Il faudrait dire que, par contre, je me souvenais de la cuisine parce que, malgré mes bonnes intentions, j’ai préparé une tortilla de patatas absolument horrible et j’ai gaspillé toute une bouteille d’huile d’olive, qui coûte tellement cher hors d’Espagne.

De nombreuses années plus tard, il m’est arrivé une chose vraiment étonnante. Je me promenais avec mes copines à Malaga, quand soudain je suis tombée sur le nouveau magasin qu’ils venaient d’ouvrir récemment au centre-ville : The Body Shop. Quelle belle surprise ! Toujours fanatique des odeurs et des parfums, j’y suis entrée. Mon nez commence à travailler. En premier lieu, j’ai des sensations plutôt physiques, mais au bout d’un moment je commence à ne pas reconnaitre les émotions que mon cerveau produit, et petit à petit je me rends compte qu’il s’agît de ma mémoire, c’est elle qui est en train d’activer quelque chose… des souvenirs très lointains et flous, mais heureux et tendres.

Je me laisse emporter par les perceptions et, sans aucun effort, une image apparaît, comme si quelqu’un allumait la télé devant moi : je vois la salle de bain de la maison où j’ai passé mon séjour en Angleterre. Claire et nette, je vois la vieille baignoire abîmée, le robinet sans pommeau de douche, le sol en bois, la fenêtre par laquelle entrait la lumière grise du ciel toujours couvert, l’atmosphère humide… et mon savon de mûre acheté à The Body Shop, qui a m’a comblée d’émotions et de visions réveillant une partie secrète de mes souvenirs.

La mémoire garde parfois des paysages codifiés, inaccessibles, où on ne peut accéder qu’avec une clé très particulière. Pour moi, le savon de mûre a été la clé magique qui m’a permis de revivre cette belle expérience, si bien cachée.

Trabajamos la evocación de recuerdos a través de estímulos sensoriales

Ma Madeleine, par Ana Belén Baena

Quand j’étais petite, en raison du travail de mon père, j’habitais dans un petit village de la montagne de Jaén. Ensuite, il a changé de destination de travail et nous sommes retournés dans notre ville. Comme nous vivions dans un petit appartement et que notre famille était nombreuse nous avons déménagé dans une maison plus grande.

Il y a quelque mois, nous sommes allés à notre appartement et nous avons commencé à fouiller dans les objets que nous y avions laissés. Toutes ces choses s’étaient transformées en souvenirs d’un lieu qui avait été notre maison.

En cherchant dans les tiroirs, j’ai trouvé une petite boîte ronde en aluminium et je l’ai ouverte. Dans la boîte j’ai trouvé des petits savons décoratifs avec des motifs de fleurs. A simple vue cela avait beau être familier, je ne les ai reconnus qu’au moment où je les ai sentis. À l’instant où j’ai mis mon nez dans la boîte et que j’ai senti la douce odeur des savons, je me suis transportée comme dans un rêve au petit village où j’ai habité les premières années de ma vie. Je me voyais avec la seule fille qui avait le même âge que moi, mon amie, en train de jouer dans son grenier.

Nous avions passé beaucoup de jours à jouer partout dans sa maison et un jour, le jour où je partais voir ma famille dans ma ville, elle m’avait donné ces petits savons qui étaient très importants pour elle et qu’elle gardait comme un trésor. Je revoyais la cheminée, le toit en bois et tous les meubles qui s’y trouvaient à l’époque, et je la voyais elle en train de me donner cet important cadeau. Elle m’avait donné la moitié de son trésor et moi, je l’avais gardé comme tel pendant des années, même après mon départ, mais je l’avais oublié.

Le suave parfum m’avait fait voyager dans un moment de ma vie où j’étais tellement contente et il m’avait fait sourire en me remémorant ces jours avec ma famille.