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Première Page 2022: ganadores del concurso literario

El pasado lunes 30 de mayo el equipo pedagógico de la Alianza Francesa en Málaga fallaba los tres premios de la primera edición del concurso ‘Première Page’. Esta iniciativa surgió el pasado 23 de abril con motivo del día del libro; los participantes tenían que enviar su participación, un texto de no más de 500 páginas que supusiese el principio de una (su) novela, y que cumpliera las bases. Con más de 4o participantes, las ganadoras son las siguientes:

PRIMER PREMIO

LOULOU, DE KAREN SHIRLEY VINCE SIMÓN

La veste ensanglantée était par terre dans un coin de la pièce.  Émilie l’a trouvée en cherchant une page qui était tombé de l’imprimante sous le sofa. Elle croyait être seule dans l’appartement et son cœur a sursauté, car elle a pensé au pire.  Cela faisait deux jours qu’on n’avait pas vu Loulou.

Elle a entendu que Jean était à la maison, mais avec lui il fallait toujours marcher sur des œufs.  C’était un adolescent avec un très mauvais caractère, bien qu’Émilie se donnât beaucoup de peine pour l’éduquer.  Maintenant elle était devant un cruel dilemme.  Ou bien mettre la veste dans la machine à laver sans rien lui dire, ou bien le confronter directement.  Elle était indécise.

Depuis le départ de son père, Jean était devenu insupportable. En plus, le déménagement fût la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, bien qu’Émilie ait remué ciel et terre pour le rendre heureux.  Cependant c’était une décision qu’elle ne pouvait pas retarder, car elle s’était mis en tête que le mieux serait de quitter le vieux quartier pour prendre un nouveau départ.  Elle a dû faire un petit effort pour acheter le nouvel appartement, tout en se résignant à quitter sa maison, la mort dans l’âme.

Jean est resté dans le même lycée et Émilie a dû chercher un emploi.  Après s’être mariée et après la naissance de son fils, elle a abandonné sa carrière professionnelle pour s’occuper de sa famille.  Maintenant il fallait aller de l’avant.  Elle a fait appel à ces vieux contacts et finalement a réussi à trouver un emploi ou elle pouvait s’adonner à sa passion pour l’enseignement.  Émilie était devant son ordinateur.  Il était quatorze heures et elle est rentrée à la maison pour manger un morceau.  Dans la foulée elle a décidé d’imprimer quelques documents pour ses cours de l’après-midi.

Tout d’un coup, le téléphone a sonné, ce qui l’a fait sursauter. C’était le directeur de l’académie. Une de ses collègues avait eu un petit accident.  Margot, qui allait se marier dans quelques mois, s’astreignait à faire de l’exercice tous les midis à la salle de gym.  Ce jour-là elle est tombée du tapis roulant et s’est fait une petite blessure à la tête.  Émilie devait la remplacer cet après-midi, ce qui était une corvée pour elle.  Comme si elle n’avait pas déjà assez de soucis, elle allait se taper quatre heures de plus de cours.  Elle a accepté, car c’était grâce à Margot qu’Émilie était parvenue à reprendre pied après son divorce.

Cet appel téléphonique a précipité la décision d’Émilie de parler avec son fils.  Elle est arrivée devant la porte de sa chambre mais s’est désistée à frapper au dernier moment.  Elle a pensé qu’il vaudrait mieux parler avant avec le Commissariat pour savoir s’il y avait des nouvelles de Loulou.  Elle attendra le moment propice pour parler avec Jean, peut-être plus tard quand il y aurait quelqu’un d’autre dans l’appartement.  Pour l’instant elle allait laisser la veste par terre.

 

SEGUNDO PREMIO

AUJOURD’HUI IL N’Y A PAS DE COURS, DE IRINA ALCÁNTARA QUINTANA

Zoé s’est levée à 7:00 heures comme chaque matin. Elle porte un t-shirt rouge et blanc et un jean noir. Après avoir rangé tous les livres dont elle aura besoin à l’école, elle descend les escaliers pour aller à la cuisine pour le petit-déjeuner. C’est étrange; ni son père ni sa mère ne sont dans la cuisine. Elle commence à chercher partout. Personne. Elle est très agitée parce qu’elle ne comprend pas pourquoi ses parents ne sont pas là mais, en même temps, elle sait qu’elle sera en retard à l’école. Elle se brosse les dents, met ses chaussures et quitte la maison. Elle va toujours en classe à pied parce que ça ne lui prend que 10 minutes.

Quand elle y arrive, elle se rend compte qu’il n’y a personne à l’école non plus et elle essaie d’entrer par la sortie de secours qui est toujours ouverte. Elle entre dans l’école et confirme qu’il n’a pas une seule âme à l’intérieur du bâtiment. Elle regarde dans sa classe; il n’y a personne. Dans la salle des professeurs : rien. Dans la cour de récréation, pas un seul de ses camarades. Zoé ne sait pas ce qui se passe. Elle commence à devenir très nerveuse et anxieuse. Elle veut appeler la police et, quand elle va chercher son portable dans son sac à dos, elle le jette par terre, terrifiée. Il est plein de sang ! Elle ne sait pas quoi faire et se met à pleurer de façon inconsolable. Elle est incapable de dire un mot; elle est bloquée.

Il faut plusieurs minutes avant que Zoé ne retrouve un peu de calme pour penser clairement, et ce dont elle a besoin en ce moment, c’est d’aller se laver le visage.

Lorsqu’elle arrive aux toilettes du premier étage, elle se place devant le premier lavabo pour se laver le visage mais s’arrête immédiatement devant le miroir. Il y a quelque chose d’écrit sur le fond du verre : RIP Z.L. Ce sont ses initiales. Elle ne comprend pas pourquoi c’est écrit là. Elle descend en courant pour aller dans la cour quand, soudain, elle voit le concierge à la porte d’entrée. Elle éclate de bonheur en le voyant et commence à l’appeler avec un sourire sur le visage. Il ne semble pas l’entendre. Il pose un papier sur la porte mais Zoé ne parvient pas à lire ce qui est écrit. Elle continue à l’appeler alors qu’il s’approche mais il ne l’entend toujours pas. Soudain, le concierge part et laisse le papier collé sur la porte et Zoé s’approche, incrédule. Elle devient pâle et tombe par terre. Elle ne croit pas ce qu’elle lit : «Notre chère étudiante Zoé Lambert est décédée hier, 4 mars, suite à un malheureux accident de la route. Les cours seront suspendus aujourd’hui».

 

TERCER PREMIO

STEPPE, DE IRENE MAES ORTEGA

Une ombre rouillée et boiteuse marchait au milieu de la lande, sur son côté une petite boule de poil orange courait avec une agilité surprenante en dépassant sa propriétaire. Le son du chariot quand il frappait les cailloux cassait le silence de l’après-midi, le ciel d’une couleur gris au plomb présageait une tempête. La femme s’appuyait avec une main sur son chariot alors qu’avec l’autre elle fouillait avec un bâton courbé dans la terre en cherchant des racines, elle était en train de bougonner quelque chose sur les temps passés quand on parlait de “ mangeons les riches”. La boule de poil faisait traîner ses moustaches par terre comme si c’était un limier.

Ce qui auparavant avait été un chemin parfaitement goudronné, paraissait maintenant un champ de mines avec des nids-de-poule. L’espace d’un instant, on aurait dit que la femme était en train de perdre le contrôle de son chariot, mais même si elle était boiteuse, ses bras montraient une personne forte et endurcie de mille batailles. Ce n’était pas en vain, aucun pusillanime n’avait survécu à la Guerre.

Néanmoins, si quelqu’un des temps anciens avait vu notre protagoniste, il aurait changé de trottoir. Ses cheveux sales ramassés en quelques tresses sans aucun ordre, ses vêtements n’étant rien d’autre qu’une accumulation des chiffons cousus entre eux, le chariot rouillé et déglingué, les ongles avec assez de terre pour cultiver un champ de pomme de terre, le foulard couvrant la moitié de son visage laissant voir des lunettes foutues et réparées avec du scotch en différentes occasions.

Cependant, derrière ces lunettes, des yeux couleur olive regardaient rapidement d’un lieu à l’autre. Par contraste avec les alentours, on aurait pu dire qu’elle était habillée en Gucci, puisque cette steppe sèche orange, avec une brume jaunâtre et des usines en ruine tout au fond, ne semblait pas être un lieu où habiter. Probablement que si les autres survivants avaient vu notre amie, fouillant dans une terre meurtrie dix ans avant, ils auraient mis leur doigt sur la tempe et entre les dents ils auraient murmuré : elle est complètement folle !

Au même moment, Joséphine trouva une racine d’aspect juteux après avoir gratté profusément la terre, elle s’accroupit pour secouer la poussière et la jeter dans son seau, pendant qu’elle fredonnait une chanson depuis longtemps oubliée par le reste du monde. Joséphine n’était pas totalement insensée, mais elle savait que les communautés des survivants, les éclopés et les animaux de compagnie avaient des chances élevées de terminer leurs jours dans la marmite, alors elle ne risquait pas d’être avec d’autres gens.

 

Enhorabuena a las ganadoras, cuyos premios ya están en camino.

Proximamente, más literatura y concursos en Alianza Francesa Málaga.

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Maryse Condé: la deseada

Si la sensibilidad del sujeto europeo va un poco más allá de lo básico, al pensar en la palabra Caribe, además de una playa, puede aparecer en la mente del pensador, como mucho, un puesto de fruta, una plaza ocupada, o una abuela que riñe como riñen todas las del mundo templado. No somos capaces de llegar mucho más allá si no hemos viajado a conocer otras realidades, en avión, en barco o a través del lenguaje.

Por eso, cuando Maryse Condé habla de tierra yerma, vientres vacíos y maternidades no deseadas, a quien desafía es a nuestra conciencia europea, que ha intentado redimirse reclamando el Caribe como territorio paradisíaco, libre de todo sufrimiento, antes de reconocer que fue un punto caliente en la compraventa de nuestros esclavos durante varios siglos.

Para los que nos planteamos desde hace tiempo dónde está la identidad y la memoria de las personas vendidas, La Deseada es un alivio. Para los que nos paramos a pensar por primera vez en la voz interior de los esclavos afrodescendientes como si fuesen seres humanos, La Deseada es una bofetada que se debe recibir con los ojos en alto y las manos en los bolsillos.

Con el foco cenital puesto sobre Marie-Noëlle, la protagonista de la obra, en esta novela Maryse Condé nos cuenta las Antillas a través de la historia de tres mujeres de tres generaciones diferentes. La editorial Impedimenta trae el libro a España, mucho mejor tarde que nunca. Y es que La Deseada se publicó por primera vez en 1997.

La Deseada, una isla del archipiélago de Guadalupe

Cuando la novela fue escrita, la sociedad de Guadalupe no era lo que es ahora, según relata la propia autora. En una isla de estructura y jerarquía poscolonial, marcada por la compraventa de esclavos, el mestizaje criollo, y colonizada por Francia desde el siglo XVI, la figura del padre era un privilegio reservado a las clase alta criolla y a la burguesía negra, a la cual pertenece nuestra autora.

Condé cuenta a El Cultural que (…) solamente en estos círculos se veían familias con un padre y una madre (…) los niños de las demás clases sociales ignoraban en su mayoría quién era su padre: tan solo conocían a su madre, que se mataba a trabajar para mandarlos a la escuela y vestirlos.

Sin embargo, la sociedad guadalupense es ahora más responsable: incluso algunos hombres llevan a sus hijos al colegio, y hasta juegan con ellos. Aunque hemos cambiado mucho, todavía falta un largo camino que recorrer, para salir de la injusticia y para salir de la periferia. Con este libro, quizá, algunos kilómetros se nos hagan más fáciles.

Lo curioso de la periferia es que, estrictamente, solo existe para quien vive fuera de ella. Para todos los demás, los márgenes son el centro. Uno no puede mirar hacia fuera sin antes reconocer que el centro no es una verdad absoluta sino un accidente que podría haber ocurrido en cualquier otro lado. Por eso, para los lectores continentales de Maryse Condé, La Deseada es a partes iguales necesidad pedagógica y disfrute literario.

Maryse Condé, en el centro de la periferia

Maryse Condé nació en Pointe-à-Pitre, Guadalupe. Los títulos geopolíticos que pesan sobre la isla ya resultan quirúrgicos y distantes: departamento de ultramar de la República Francesa. Región Ultraperiférica de la Unión Europea.

Dentro de este territorio RUP hay una familia que da la bienvenida a Maryse en 1937. Los padres de la escritora, funcionarios del gobierno francés pertenecientes a la pequeña burguesía, gozan de cierto estatus social en la isla. Al trabajar para el Estado, la familia tiene derecho a pasar tiempo en la metrópoli continental.

El viaje desde la isla antillana hasta París fue para la familia Boucolon (el apellido original de Maryse) también un traslado del centro al margen que acompaña a toda la obra de esta autora: al viajar a París, los padres se dan cuenta por primera vez de que son negros.

Este centro descentrado se ha traducido después en una especie de sino que parece permear no solo la obra sino la vida de Maryse Condé, que ha recibido el Premio Nobel, pero el Alternativo. Que recibe una reverencia de la comunidad lectora española cuando ya ha perdido la visión. Que ya no necesita volver a Guadalupe, porque Guadalupe ya no existe.

Guadalupe está en mis recuerdos. Ya no necesito volver, porque está conmigo.

Un grito particular

Vive rodeada de sus hijos, nietos y bisnietos en su casa del sur de Francia, y está contenta de que el público español pueda descubrir La Deseada, (a través de la traducción maravillosa de Martha Asunción Alonso). Si no estuviésemos en medio de una pandemia, seguramente habría ido a Barcelona para presentar el libro, como ya hizo en su día con Corazón que ríe, corazón que lloratambién de Impedimenta.

Maryse Condé ya no puede escribir, y sin embargo acaba de terminar su última novela. Tiene párkinson desde hace unos años, y usa sellos en lugar de bolígrafos para firmar autógrafos. Insiste en levantarse para las fotos. Le ha dictado su última novela a su marido, Richard Philcox: traductor y, aparentemente, transcriptor.

Después de leer sus novelas, escritora, lectora y personajes llegan a la misma conclusión: para poder vivir hay que tener palabras propias, metáforas, o identidad, si es que las tres cosas no son lo mismo. Lo cual significa que una parte de Maryse Condé acaba de empezar a vivir en la lengua española, y que una parte de lectores hispanohablantes ha realizado un viaje de ida a una pequeña isla del caribe antillano. Y, por eso, estamos de enhorabuena.

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